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AEGIS European Conference on African Studies

11 - 14 July 2007
African Studies Centre, Leiden, The Netherlands


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Une sacralisation du roi éthiopien au XVe siècle ?

Panel 22. Retour sur les monarchies sacrées en Afrique
Paper ID154
Author(s) Derat, Marie-Laure
Paper No paper submitted
AbstractLa plupart des travaux menés récemment sur la notion de monarchie sacrée avait comme mot d’ordre : faire perdre de son évidence à la notion de sacralité royale. Du côté de l’historiographie de l’Europe occidentale à l’époque médiévale, cela a aboutit à une distinction nette entre des groupes où le souverain est divinisé, et l’on considérait que les royautés africaines appartenaient à ceux-ci, et des groupes où la sacralité et le pouvoir sont délégués à un médiateur désigné par la volonté divine pour accomplir sa fonction et les royautés occidentales médiévales entraient bien évidemment dans cette définition. De ce fait, la volonté de Marc Bloch de favoriser les études comparatistes entre monarchies africaines et occidentales pour s’interroger sur la sacralité a échoué. Les médiévistes occidentalistes ont conclu en effet, en restant le plus souvent attachés aux travaux de James Frazer que les royautés africaines et plus généralement des sociétés « primitives » ne pouvaient être comparées avec les royautés sacrées occidentales, où le christianisme vient jouer un rôle particulier. Ils réfléchissent à la sacralité des royautés occidentales en lui opposant un modèle de la royauté divine africaine, qui est un modèle idéal mais rarement accompli dans les sociétés africaines elles-mêmes. Le cas de la royauté éthiopienne vient justement poser un pont entre l’Afrique et l’Occident, puisque le christianisme y est implanté au niveau du pouvoir depuis le IVe siècle ap. J.C. La sacralité du roi éthiopien a souvent été posée comme base d’un discours, sans être ni démontrée, ni même replacée dans une perspective historique. Le cœur du débat se situant le plus souvent ailleurs : de quel modèle s’inspire la sacralité du roi éthiopien ? Un modèle sémitique (inspiré en fait des grands rois de la Bible : Melchisédech, David et Salomon) ? Un modèle byzantin ? Et plus récemment, on s’est posé la question d’un modèle africain, du roi garant de la paix et de l’abondance. Le propos de mon intervention est de réexaminer la question en s’arrêtant sur un règne, celui de Zärýa YaŸəqob au XVe siècle, règne très bien documenté. L’idée est d’examiner l’idéologie royale et la mise en scène du pouvoir pour s’interroger sur la sacralité du roi à cette époque précise. Avant de proposer une théorie générale, il est plus intéressant de se poser la question de la sacralisation du pouvoir, donc du mouvement, de la dynamique par laquelle le roi et son entourage tentent de donner une dimension religieuse, particulière, au pouvoir royal pour obtenir au-delà de l’adhésion politique, une adhésion religieuse. Afin de tenter de comprendre quelle était la conception du pouvoir de Zar’a Ya’eqob pour répondre à la question du caractère sacré de la royauté au XVe siècle, j’examinerai tout d’abord un rite, le sacre du roi, puis l’idéologie véhiculée par le souverain dans les textes qu’il fait écrire et enfin les prolongements ou les ruptures de cette politique au cours des règnes suivants jusqu’au début du XVIe siècle.