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AEGIS European Conference on African Studies
11 - 14 July 2007 African Studies Centre, Leiden, The Netherlands
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Les conflits de l'Okavango : l’ « ordre public écologique » pour (ré)concilier survie des populations et équilibre des écosystèmes
Panel |
32. Water in Africa: policies, politics and practices. National and local appropriation of global management models and paradigms
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Paper ID | 294 |
Author(s) |
Belaidi, Nadia
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Paper |
No paper submitted
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Abstract |
Augmentation de la démographique, intensification des intérêts miniers et du tourisme, convoitises des Etats riverains (Angola-Namibie-Botswana), modification du régime des pluies, autant de facteurs de perturbation du débit du fleuve Okavango. Or en alimentant son delta, l’Okavango entretient une faune riche et diversifiée qui assure le maintien d’un équilibre écologique fragile et la survie des populations (du point de vue économique, social et culturel) tout en participant au maintien des disponibilités mondiales en eau. Dans cette perspective, l'altération du débit du fleuve apparaît comme un risque planétaire en mettant en relief que les services offerts par l’eau ont une importance autant internationale que régionale, nationale ou locale. Dans cette région de l’Afrique, les conséquences peuvent être dramatiques au niveau local et géopolitique – les populations devront modifier leurs activités et/ou migrer vers d’autres territoires fragilisant ainsi les relations entre Etats sur lesquelles s’appuie d’ailleurs la gestion de la ressource – comme au niveau mondial (hypothèque sur la disponibilité de la ressource en eau à long terme). Ainsi, ce qu'il convient désormais de sécuriser n'est pas seulement la population et le mode de vie sur des territoires délimités, le territoire national ou des régions considérés comme relevant de l'intérêt national, mais les conditions de vie sur l'ensemble de la planète pour l'ensemble des individus. Ainsi, par essence, ce risque planétaire ne saurait être géré sans un effort concerté.
Or, sur le bassin de l’Okavango, la gestion de la ressource s’effectue par la collaboration entre les Etats riverains et les niveaux international et local. Ces différents niveaux de gestion non seulement se superposent mais surtout ils interagissent entre eux. Cette articulation marque un phénomène qui ne concerne plus seulement l'Etat mais absorbe une région de l'Afrique et la planète à certains égards. Ce phénomène marque l'intensification des relations et semble participer d'un mouvement général d'ouverture qui comporte harmonisation et interdépendance entre les systèmes juridiques. Par là, le système exprime la coordination qui existe entre les normes juridiques produites au niveau international et multilatéral et le niveau national. S'ajoutent à cela que les populations en participant à la protection et à la gestion du fleuve et du Delta s'impliquent dans la mise en œuvre du "développement durable" qu'elles contribuent ainsi à formuler.
Cette région de l'Afrique australe illustre ainsi de manière prospective les grandes questions mondiales relative au manque d’eau – épuisement des aquifères, précarité des ressources durables, pression des populations – tout en les positionnant concrètement dans leur contexte transfrontalier et supranational et pose la question spécifique de la sécurisation environnementale par l’intensification des relations entre les différents niveaux de gestion. De manière spécifique, cette problématique pose la question de la valeur sociale octroyée aux écosystèmes dans la hiérarchisation d'intérêts a priori divergents et interroge l’outil juridique, et notamment le concept d' "ordre public écologique", conçu comme un outil de promotion et de protection de l'environnement assis sur l'identification et l'expression des valeurs sociales essentielles liées à la protection de l'environnement, que nous développons. |
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